L’été sera chaud pour les travailleurs franciliens : neuf lignes de métro, quatre lignes de tramway, les cinq lignes de RER et sept des lignes transilien seront perturbées par les travaux de rénovation. On pourrait croire qu’Ile de France mobilités a pitié des usagers qui voyagent depuis tant d’année comme du bétail sur un réseau à tout de souffle. Mais non, l’objectif affiché sont les JO.

Du coup, plutôt que d’étaler les travaux pour que ce soit supportable pour les voyageurs comme pour les travailleurs du rail, on avance à marche forcée pour rattraper des décennies de réseau abandonné. Et tant pis pour les conditions de travail des salariés et les conditions de transport des usagers !

A la SNCF, pour Eole par exemple, le projet qui entre dans le dur commence à rendre tout le monde de plus en plus fou : programmations de travaux qui ne tiennent pas, pression pour effectuer les études sans données d’entrées fiables, lancement d’appel d’offre pour externaliser études/travaux sans maitrise du périmètre du projet… Aujourd’hui, à force d’en réclamer encore plus sur les délais, les décideurs de ce projet en sont à réclamer aux salariés l’impossible.Il n'y a pas de raison d'essayer de les culpabiliser parce que le projet prend l’eau à cause d’une mauvaise gestion et des délais intenables. La santé et la sécurité de tous vaut plus que les engagements pris par des dirigeants sur des délais intenables pour faire plaisir aux élus.

Le ministre des transports a annoncé une enveloppe de 8,6 milliards d’euros pour les transports régionaux. En invitant les régions à en mettre autant sur la table, il se vante d’avoir effectué « un effort qu’on n’a jamais fait ». On vient de tellement loin avec les investissements qu’il est facile de tenir un tel discours. Mais il faut avoir en tête que les
investissements par habitant sont près de 9 fois supérieurs en Suisse et 2,7 fois en Allemagne. Le financement annuel direct de SNCF Réseau est tombé de 3,5 en 2015 à 2,5 milliards en 2020.

Alors ces hausses d’investissements sonnent comme ces remises miracles succédant à une hausse de prix juste avant la période des soldes.