Article de presse

Circonscription Ribeauvillé/Guebwiller

Anne Deffarges, la voix de l'anticapitalisme

Circonscription Ribeauvillé/Guebwiller  : Anne Deffarges, la voix de l'anticapitalisme
Anne Deffarges, la voix de l'anticapitalisme

Militante chez Lutte Ouvrière depuis plus de 30 ans, Anne Deffarges n'en est pas à sa première candidature sous la bannière du parti anticapitaliste. La Mulhousienne se présente dans la deuxième circonscription avec l'ambition de « porter la voix des travailleurs et travailleuses ».

Militante historique de Lutte Ouvrière, Anne Deffarges n'est pas une professionnelle de la politique, plaît-elle à rappeler. La quinquagénaire, professeur d'allemand à l'université, a pourtant déjà plusieurs élections à son actif, la dernière fois lors des municipales de Mulhouse, sur la liste de LO toujours. Son suppléant, Romain Meteyer, a lui aussi à son actif deux élections municipales, à Mulhouse également (en 2014 et 2020), et deux régionales (en 2010 et 2021), à seulement 33 ans.

« Les députés n'ont aucun pouvoir »

Cette constance électorale ne porte pourtant aucun espoir politique, précise d'emblée Anne Deffarges, qui considère que « les députés n'ont aucun pouvoir ». Encore moins face aux défis actuels de l'urgence climatique, des crises sanitaires et de la guerre qui appellent « des réponses mondiales ». Si elle se présente tout de même aux législatives, c'est pour « redonner espoir aux travailleurs et aux travailleuses » de la deuxième circonscription, dont une part « de plus en plus importante » n'arrive plus à joindre les deux bouts.

« Le bulletin de vote nous permet de nous compter, de nous rendre compte qu'on n'est pas seuls à avoir cette colère », martèle la candidate, qui s'adresse aux « salarié(e) s, aux travailleuses et travailleurs précaires, celles et ceux qui sont à la retraite ou qui sont privés d'emploi, celles et ceux qui vivent de petits boulots. Les femmes de ménage, les ouvriers agricoles, les caissières, les ASH, les infirmières… L'ensemble de ceux qui n'ont que leur salaire, leur pension ou leur allocation pour vivre ».

« Changer le rapport de force »

L'un des revendications de LO - que chaque pension ou salaire soit supérieur à 2000 euros – fait écho au programme de la France Insoumise. Le Parti anticapitaliste n'a pourtant pas rejoint la coalition de gauche agrégée autour du parti de Jean-Luc Mélenchon , dont Anne Deffarges n'attend rien : « La Nupes, c'est dangereux. Ils font croire aux travailleurs que c'est par les élections qu'on changera les choses. Au risque de désillusions au lendemain des élections. Moi je pense que c'est dans la rue, dans les usines que ça se passe. Il faut que les travailleurs se battent avec leurs armes, leur travail », assène la militante.

La lutte collective, qu'elle soit syndicale, comme chez Mahle Pistons, ou citoyenne comme lors du mouvement des Gilets Jaunes, est la seule à même de « changer le rapport de force » face au capitalisme, estime la militante. Pacifiste et internationaliste, elle voit aussi dans le collectif un moyen de faire tomber les barrières culturelles, linguistiques et religieuses : « Dans la lutte collective, on ne voit plus les divisions de la veille. On sent qu'on a une force et on découvre qu'on partage beaucoup de soucis du quotidien. Les idées d'extrême droite disparaissent dans ces moments-là ».

Anne Deffarges, enseignante, candidate du parti Lutte Ouvrière aux élections législatives dans la deuxième circonscription du Haut-Rhin avec Romain Meteyer comme suppléant. Photo L'Alsace /Marie-Lise PERRIN

par Marie-Lise Perrin

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